Cycles de fresques du XIVe siècle à Padoue

Ce bien patrimoine mondial est composé de huit ensembles d’édifices religieux et séculiers, situés au sein de la ville historique fortifiée de Padoue, qui abritent une sélection de cycles de fresques peints entre 1302 et 1397 par plusieurs artistes pour différents commanditaires et dans des édifices aux fonctions diverses. Néanmoins, les fresques présentent une unité de style et de contenu. Elles comprennent le cycle de fresques de Giotto dans la chapelle des Scrovegni, considéré comme ayant marqué le début d’une évolution révolutionnaire dans l’histoire de la peinture murale, ainsi que d’autres cycles de fresques de différents artistes, à savoir Guariento di Arpo, Giusto de’ Menabuoi, Altichiero da Zevio, Jacopo Avanzi et Jacopo da Verona. Cet ensemble illustre comment, au cours d’un siècle, l’art de la fresque s’est développé sur la base d’un nouvel élan créatif et d’une nouvelle compréhension de la représentation spatiale. 

Chapelle des Scrovegni

Chapelle des Scrovegni – Le monument le plus célèbre de la bien protège les fresques les plus représentatives et les mieux conservées de Giotto. Des scènes de la vie de Jésus-Christ et de la Vierge Marie, ainsi que des prophètes et des allégories se succèdent à l’intérieur de cadres géométriques sous le ciel bleu lapis-lazuli de la voûte étoilée. Tout amène les visiteurs à admirer la fresque grandiose du Jugement Dernier qui recouvre entièrement le mur ouest. Le musée des Érémitiques abrite lui aussi des témoignages uniques de la peinture padouane du XIVe siècle: la Croix de Giotto, provenant de la Chapelle des Scrovegni, les fresques décrochées de Pietro et Giuliano de Rimini, les panneaux peints par Guariento dans la Chapelle du Palais Carrarese, la fresque de la Vierge de l’Humilité de Cennino Cennini. C’est dans ce musée que les oeuvres rares et uniques provenant de tout le territoire sont regroupées, mises en relation et conservées.

Église des Érémitiques

Église des Érémitiques – Le choeur et l’abside de l’Église des Érémitiques abritent le cycle de fresques réalisé par Guariento di Arpo (1361-1365). Ces fresques représentent les histoires des saints Philippe, Jacques et Augustin, ainsi que des grisailles des planètes et des sept âges de l’homme. Malgré les bombardements subis durant la seconde Guerre Mondiale, l’église a conservé de nombreux témoignages de l’activité de Guariento dans la chapelle Saint-Antoine (1338), ainsi que des fresques de Giusto de’ Menabuoi dans les chapelles Cortellieri (1370) et Spisser (1373).

Palais de la Raison

Palais de la Raison – Au premier étage du Palais de la Raison se trouve la plus grande salle d’Europe. Elle est célèbre pour l’architecture de sa charpente en coque de bateau renversée et pour ses fresques qui offrent un témoignage de celles du XIVe siècle. Les fresques que l’on peut admirer aujourd’hui sont semblables au cycle giottesque d’origine, malheureusement perdu lors de l’incendie de 1420. Elles présentent des sujets astrologiques complexes reliés aux thèmes de la justice divine et de la justice terrestre qui était alors administrée dans cette salle.

Baptistère de la Cathédrale

Baptistère de la Cathédrale – Le peintre Giusto de’ Menabuoi offre ici un important témoignage de mécénat au féminin, car il réalise son plus grand chef-d’oeuvre pour Fina de’ Buzzaccarini, l’épouse du seigneur Francesco de Carrare. Dans un espace restreint, il introduit des scènes et des personnages de l’Ancien et du Nouveau Testament qui trouvent leur apothéose dans le magnifique Christ bénissant, placé au centre du paradis représenté sur la coupole.

Chapelle du Palais des Carraresi

Chapelle du Palais des Carraresi – La chapelle offre un témoignage étonnant de l’histoire du Palais des Carraresi à travers ses fresques peintes par Guariento di Arpo en 1354. Le cycle est connu pour ses figures angéliques, en partie conservées au musée des Érémitiques, peintes sur panneaux de bois ou peintes à fresque. Leur emplacement d’origine reste une énigme fascinante pour la critique et les visiteurs, étant donné la complexité de leur représentation.

Basilique et Couvent de Saint-Antoine

Basilique et Couvent de Saint-Antoine – Destination de millions de pèlerins chaque année et lieu de culte international, la basilique Saint-Antoine est également un monument incontournable de l’histoire de l’architecture et de l’art, notamment de la peinture du XIVe siècle. Dans la Basilique, sont conservées des fresques de Giotto (chapelle de la Vierge Noire, chapelle des Bénédictions, salle du Chapitre), de Giusto de’ Menabuoi (chapelle du Bienheureux Luc Belludi), d’Altichiero da Zevio et de Jacopo Avanzi (chapelle Saint-Jacques).

Oratoire Saint-Georges

Oratoire Saint-Georges – Construit en 1377, l’oratoire Saint-Georges a été peint par Altichiero da Zevio pour le Marquis Raimondino Lupi di Soragna. Les fresques qui recouvrent totalement l’intérieur de cette chapelle funéraire familiale sont restées intactes. Elles narrent la vie du Christ et de saint Georges, mais on y voit aussi des membres de la famille Lupi dont l’artiste célèbre la noblesse.

Oratoire Saint-Michel

Oratoire Saint-Michel – L’importante famille padouane de Bovi a fait construire cette chapelle sur les fondations d’un ancien édifice sacré d’origine lombarde. Elle en a fait réaliser les fresques à Jacopo da Verona, qui avait déjà travaillé sur le chantier d’Altichiero da Zevio dans l’Oratoire Saint-Georges. Les récits des Évangiles s’entremêlent avec des épisodes de la vie quotidienne et des portraits de l’élite padouane du XIVe siècle.